Qui n’a pas entendu une mère de famille dire : « J’en ai marre d’être prise pour la bonne, celle qui se doit d’être au service de tous ? » « Ma fille, disait l’une d’elles, m’appelle la Mère snack-bar, celle qui, comme le barman, court partout… Ça ne donne pas envie d’être mère de famille ! ». On comprend ce ras-le-bol : la femme assurant souvent un travail à l’extérieur, elle a du mal à accepter d’assurer seule le travail de la maison.

Même si de plus en plus de maris mettent, le soir, la main à la pâte, la grande majorité d’entre eux (statistiques à l’appui) trouvent que torchons, balais et casseroles sont plus adaptés aux mains féminines : les repas préparés et servis à l’heure, l’aide aux enfants pour les devoirs, le ménage, etc. Ces tâches multiples sont encore considérées comme relevant du domaine de Madame. On comprend alors qu’elle puisse dire : « Je suis celle qui sert et doit servir ».

 

Servir, ce n’est pas un déshonneur

Ce n’est pas tellement le fait de servir qui est dévalorisant. Servir n’est pas un déshonneur. Le Seigneur n’a-t-Il pas dit : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22, 27).

Le plus pénible est que le travail à la maison n’est pas suffisamment apprécié : ni par le conjoint, ni par la société. Je regrette d’ailleurs que les femmes au foyer soient fichées « sans travail », alors qu’elles effectuent cent travaux !

Il existe des femmes qui refusent de se faire aider. Or, en laissant son époux opérer de temps à autre, la femme l’aide à prendre conscience de la somme de travail effectué dans l’ombre. Il ne lui est pas non plus interdit de dire – tendrement et non sur le ton du reproche – combien elle a besoin de ses encouragements, de son attention, de son relais…

 

L’homme et ses talents insoupçonnés

Il est raisonnable que les tâches ménagères soient partagées : elles doivent être revalorisées dans l’esprit de chacun. Un mari n’a pas le sentiment de déchoir s’il donne un bain à son bébé : il y découvre des joies qu’il n’avait pas imaginées. Et les robots contemporains peuvent permettre au cordon bleu qui s’ignore de s’approprier quelques créations culinaires. Il donnera en plus l’exemple du service à ses enfants.

Madame ne se considérera plus comme « la bonne à tout faire » si son mari quitte son ordinateur pour l’aider dans les tâches de fin de journée. Il ne lui dira plus : « Il est tard, viens te coucher, je me demande ce que tu peux être encore en train de faire », parce qu’il aura pris conscience qu’une vie de famille a de nombreuses exigences, surtout le soir, ne fût-ce que de faire prier les enfants et éteindre les lumières !

 

 

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