C'est par l'introduction de cours sur les théories du genre (gender), à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) que l'on voit le développement de ces idées. Mais plus surprenant est leur introduction dans les programmes scolaires des classes de première en SVT (Sciences de la vie et de la terre). La réflexion qui suit s'efforce de situer les enjeux de ces théories.

Lorsque, en 1949, Simone de Beauvoir, publie Le deuxième sexe, le lecteur peut lire cette phrase aujourd'hui bien connue : « On ne naît pas femme, on le devient ». A cette époque elle n'eut pas grande portée sinon chez les intellectuels « branchés » et dans le courant féministe. Depuis, essentiellement aux Etats-Unis, ce courant féministe s'est considérablement développé et un nouveau féminisme est allé plus loin à la fin du XXè siècle. Ces analyses affirment que le combat pour l'égalité des sexes ne s'est pas affranchi de l'identité sexuelle et reste donc dans un concept de domination de l'homme, elles expliquent que c'est le milieu, la culture qui vont déterminer le « genre ». Ce mot « genre » permet de ne pas lier le « sexe » et le rôle que la société imposerait au « féminin » ou au « masculin ».

En très bref résumé cela voudrait dire que chacun, selon sa volonté, se construit, chacun s'invente et peut avoir des choix alternatifs de sexualité. Ces théories s'inscrivent dans la pensée que la nature, le donné sexué serait une contrainte dont la société post-moderne doit se libérer. L'une des grandes théoriciennes de ces études sur le genre ( « gender studies ») est Judith Butler dont le livre(1) paru aux USA en 1990 a été traduit en français en 2005. Une interview de l'Express du 6 juin 2005 donne la pensée de l'auteur : la masculinité et la féminité sont une construction sociale, nous apprenons dès l'enfance à jouer un rôle, à assumer la fonction « homme » ou la fonction « femme ». Cette analyse conduit donc à reformuler sa propre identité et à la remettre en question.

Les conséquences de ces approches de l'identité sexuelle


Il faut d'abord reconnaître que, effectivement, la culture, ce qui est acquis, participe à la construction de notre sexualité mais le refus de l'inné est un radicalisme de la pensée qui affirme que s'il n'y avait pas « un concept de femme, les femmes ne seraient pas opprimées ». Il est bien vrai que la condition féminine a subi et subit encore beaucoup trop des dominations mais peut-on en voir la cause dans le concept de femme? Nous sommes là dans l'idée, dans l'abstraction. Pour nos théoriciennes il faut déconstruire ces principes.

Il y a là une grave question pour la société. Le refus de la différence homme/femme laisse chaque personne décider de ce qu'elle est : il n'y a plus un donné avec lequel nous apprenons à vivre, il n'y a donc plus de création : je me crée selon mon inspiration pour prendre la fonction, le rôle social que je veux. Il y aurait donc toute possibilité de couple, toute forme d'union, tout mariage possible.

Comment une société peut-elle se fonder sans cette distinction homme/femme ?


De nombreux psychologues, philosophes, sociologues ont répondu que c'était une vue de l'esprit. Mais il y a encore à expliciter davantage la place du créé dans notre humanité.
De ces théories vient aussi l'affirmation d'un « droit à l'enfant » reconnu pour toutes les personnes qui le souhaitent. Cette revendication favorise évidemment la libéralisation de la gestation pour autrui (ou mères-porteuses) de toutes les techniques de procréation médicalement assistée et des adaptations nécessaires des lois.
Il est facile de voir qu'une autre de ces conséquences est la déconstruction de la famille puisqu'elle n'est plus fondée sur la relation entre un homme et une femme et la procréation. Dans cette pensée la famille est à construire selon la situation de chacun. Bien entendu le rôle maternel est indifféremment porté par un homme ou une femme. Toute la question de la filiation est donc en jeu et l'on peut se demander comment structurer la psychologie des enfants dans un tel contexte. Il faut simplement souligner que, précisément, la volonté exprimée est de ne pas construire la personnalité de l'enfant.

Le questionnement


Ce sujet est grave et pose les principes d'une société qui, refusant la nature et donc la création, fait de l'être humain son propre créateur, se choisissant sa sexualité et organisant son mode de vie à partir de ce choix. Il est abusif de le lier à la dignité de la femme et à sa reconnaissance. C'est la dignité de toute personne humaine qui fonde une société. Lorsque les manuels scolaires conduisent les élèves vers des voies dangereuses nous avons à réagir : c'est aussi notre liberté et l'Enseignement catholique ne peut accepter d'être contraint dans ses choix éthiques.
Il est donc urgent de réfléchir à ces questions, d'autant que, par le biais de l'ONU, les Organisations non gouvernementales vont être obligées de les valider dans leur programme. Pour nos enfants, pour la santé de nos sociétés et pour le sens de nos vies nous avons à refuser cette nouvelle forme de dictature.

 

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