Une femme m’écrit « Je peux pardonner beaucoup de choses, mais il y en a une que je ne peux pardonner à mon mari : c’est son comportement pendant ma grossesse ». Je ne saurais, Madame, m’attarder sur le comportement de votre mari, vous ne précisez pas en quoi il a consisté. En revanche, ce qui est connu, c’est l’importance que toute femme attache à l’attitude de son mari quand elle attend un enfant. Il importe qu’un mari sache combien une femme enceinte désire avoir à ses côtés un homme fort et tendre. Et ce qui s’imposait au temps de l’homme des cavernes, quand la femme avait besoin d’un homme qui la protège des aurochs et des prédateurs, vaut toujours pour aujourd’hui.

On pourrait dire que la femme teste l’amour de son mari au moment où elle porte son petit à lui. Voilà pourquoi tout comportement offensant (insultes, coups, adultère…) ne s’oubliera jamais… et se pardonnera difficilement.

 

Rancœur destructrice

Et pourtant, comme il serait libérateur de pouvoir pardonner, et surtout de pouvoir oublier. D’autant plus que la rancœur est tellement douloureuse et destructrice. Mais c’est si dur parfois de pardonner. Un pardon exige un long chemin de guérison. C’est le don-par-dessus tout, le don suprême.

Pour se mettre sur le chemin du pardon, quelques réflexions s’imposent. D’abord prendre conscience de la faiblesse humaine. Tous, nous sommes imparfaits, capables de chutes, de maladresses. Se dire : si j’avais été à la place de celui qui m’a offensé, n’en aurais-je pas fait autant, sinon pire ? On se garde alors de juger trop vite.

Mieux : on fait un effort d’empathie pour comprendre le pourquoi du comportement qui nous a peinés. Trop souvent on fait à l’autre un procès d’intention, alors qu’on n’a pas tous les paramètres pour expliquer son attitude. Il faut donc parler, s’expliquer avec une volonté d’écoute, un ton accueillant et sans agressivité.

Mais pour que le pardon devienne possible, il faut surtout que l’offenseur ne se contente pas de dire « Je te demande pardon » (trop facile !), mais qu’il montre clairement à l’offensé combien il a conscience de la souffrance qu’il a causée.

Tant que cette souffrance n’est pas prise en compte, reconnue, la paix ne peut revenir dans le cœur blessé. Il faudra ensuite laisser le temps au temps, accepter de ne pas pouvoir guérir sur le champ.

Il reste, comme le disait Madeleine Delbrêl, qu’un « vrai pardon ne peut venir que de Dieu ». Dieu est seul capable d’un pardon totalement gratuit, qui va jusqu’à l’oubli de l’offense. Un dessin de Piem montre Jésus demandant « pardon » au soldat qu’il a cogné avec sa croix sans le faire exprès.

Quand le pardon paraît impossible, regardons le Christ en croix : il est capable d’oublier ses propres souffrances pour pardonner à ses bourreaux.

 

 

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