La cohabitation a un inconvénient majeur : elle crée l'habitude de la vie à deux tout en n'apportant pas la force de l'engagement du mariage. Vivre à deux crée des liens qu'il n'est pas toujours facile de rompre, même si c'était «prévu» : la peur de faire souffrir son partenaire, la peur de se retrouver seul(e), la peur du «qu'en dira-t-on», la peur de l'avenir, etc., alors on reste ensemble, plus par habitude que par amour.

 


Le mariage a le même effet, dites-vous : il crée des liens qu'il est encore plus difficile de briser. C'est vrai, l'engagement renforce l'alliance. Mais avec une diffé­rence essentielle : l'engagement exprime une volonté affirmée de faire vivre cette alliance pour le meilleur et pour le pire. Ce qui veut dire qu'en cas de «désa­mour», les conjoints peuvent s'appuyer sur leur pro­messe pour raviver la flamme qui vacille. Ils savent qu'une baisse de régime n'est pas forcément définitive ou fatale, car ils ont promis de tout faire pour s'aimer toujours. Ceux qui ne sont pas engagés n'ont rien à quoi se raccrocher quand leur passion faiblit : pour­quoi se battraient-ils pour un partenaire qu'ils peuvent perdre le lendemain ? Mais pourquoi casseraient-ils une relation qui les satisfait encore un peu ? Très vite, cette situation devient délicate : ils n'osent avancer dans leur vie de couple qui leur déplaît parfois ; d'un autre côté, leur vie commune crée une «intimité de fait» qu'il serait douloureux de rompre. La relation est satisfaisante, sans être enthousiasmante.

La gestion des difficultés est très différente quand on est marié ou quand on est cohabitant :
Normalement, tout couple espère que le bonheur grandisse au fil du temps…  Mais inévitablement surgissent des périodes plus « creuses », moins amusantes, et même carrément décevantes… La perfection n’existe pas et les difficultés sont inévitables : elles proviennent  des différences, des personnes elles-mêmes, avec leurs limites et leurs défauts, ou peuvent être liées à des événements extérieurs au couple.

Pour les couples mariés (le mariage étant compris comme indissoluble, et non pas comme une formalité que l’on peut résilier …), la difficulté devient un obstacle à dépasser : on a tout intérêt à le faire, sinon on va traîner ce problème pendant 60 ans !! Ça prendra +/- de temps, ce sera +/- difficile, mais les conjoints veulent y arriver pour que leur couple (définitif !) reste épanouissant.

Pour les cohabitants, la difficulté devient un DOUTE. « Et si je m’étais trompé(e) ? Je n’avais pas remarqué tel défaut ou telle faiblesse au début, ai-je raison de vouloir continuer ? »
Comme la relation est globalement satisfaisante, on reste ensemble… tout en retardant la date d’un engagement éventuel : on ne va tout de même pas s’engager alors qu’on est en train de remarquer que l’autre n’est peut-être pas aussi formidable que ce qu’on espérait ! Les difficultés, inévitables dans toute vie de couple, s’accumulent, et, au lieu d’être « soignées », augmentent le doute, ce qui finit par détruire la qualité de leur relation. Quand les doutes prennent le pas sur la satisfaction, ils se séparent en disant : « Ouf ! on n’était pas marié… ».

On voit bien que ce n’est pas la qualité des personnes qui est en cause, ni l’intensité de leurs sentiments, mais le « mode d’emploi » du couple qui est erroné : sans engagement, le couple a un mal fou à dépasser ses limites.
La fragilité de la cohabitation pourrait s’expliquer en partie par ce manque de « détermination », de cap précis. Toute œuvre d’envergure demande une motivation claire, déterminée, qui engage la volonté de façon certaine, pour dépasser les moments inévitables de découragement. Le mariage permet de clarifier les motivations ; ne pas se marier peut parfois cacher une difficulté à se décider authentiquement ! Deux personnes vivant ensemble vont forcément expérimenter que le quotidien est - nécessairement à un moment ou à un autre - pesant. Pour autant, cela veut-il dire qu'ils ne peuvent pas vivre ensemble une formidable aventure d'amour à deux ? Le fait de mettre à l'épreuve sont "conjoint potentiel" dans un temps de cohabitation, pour voir s'il est "vivable", mais sans avoir pris la ferme décision de tout faire pour que ça marche, ne risque-t-il pas de briser un couple qui, s'il en avait pris la décision, aurait pu faire de son mieux pour ménager un quotidien léger et joyeux ?

Je rencontre en moyenne, dans mon cabinet, un couple par an, qui se sépare au moment d’envoyer les cartons d’invitation à leur mariage.  Tout allait bien… Jusqu’à ce que les « cartons » leur fassent prendre conscience qu’une voie précise se trace devant eux. Dans plusieurs cas, c’est le fait de voir leurs noms écrits côte à côte, avec une date et une heure de cérémonie, qui a provoqué le « choc » dans la tête d’un des deux fiancés. Ils prennent conscience, alors, douloureusement, qu’ils ne sont pas prêts à se déterminer pour toujours…

Un mot encore, concernant les relations sexuelles précoces (c'est à dire avant un engagement définitif) : le risque est de faire passer le langage du corps avant celui de la parole et que cela court-circuite le temps nécessaire à l'élaboration d'une véritable communication entre les deux personnes, d'un projet commun. D'autre part, comment se donner dans un don total quand la décision d'aimer, pour toute la vie, n'a pas été prise entre les deux amoureux ?

Bonne réflexion donc !

 

 

Découvrez nos autres sites

Celibat.org

Quel projet d’amour pour moi ?

Vivre.org

Servir la vie passionnément !

Mariage.org

Un projet de vie qui se construit à deux pour la vie !

Familles.org

À l’école de l’amour ! Joie, force et fragilité !

Sexualite.org

Un corps pour s’aimer et aimer !

Vocatio.org

L’audace d’une réponse !