Par une grâce toute spéciale : il nous a été permis d’interviewer Saint Valentin. Nous lui avons posé quelques questions de circonstances et avons pu constater qu’il n’avait pas sa langue dans sa poche…

Bonjour Valentin. Alors, tu es à la fête cette semaine ! Cela te fait-il plaisir ?

Oui et non…

Je ne doute pas que dans les fleurs, dans les cadeaux, dans les petits baisers que les jeunes hommes et les jeunes filles vont se donner il y ait de l’amour vrai. Mais je sais aussi qu’il s’agit d’une fête bien commerciale, et que l’amour, aujourd’hui, est souvent blessé. Bon, allez, je ne vais pas jouer aux rabat-joie : j’ai une réputation à tenir au Ciel, moi !

Toi, tu es un spécialiste de l’amour blessé…

Non, je suis un spécialiste de l’amour tout court, c’est-à-dire que je suis un spécialiste de Dieu. C’est ça, être saint. Mais tous mes collègues saints sont spécialistes de l’amour, vous savez. Croyez-vous que la Petite Thérèse, avec qui j’ai encore chanté les louanges de l’Agneau tout à l’heure, ne soit pas une spécialiste de l’Amour ?… Dieu, Amour, ce sont deux mots pour dire la même chose. C’est vrai que je suis triste quand on l’oublie et qu’on parle d’amour quand il faudrait parler d’attachement sexuel, de fusion romantique, ou de respect des convenances sociales – vous savez, les gens qui se marient après avoir négocié la dot… C’est Sainte Catherine qui m’en parlait l’autre jour : elle connaît bien le cas des jeunes filles qui n’arrivent pas à se marier…

Il paraît que tu te fis défenseur de l’amour dans l’Empire romain, au temps de l’Empereur Claude…

Bien sûr, mais attention, voici l’histoire exacte. Dans les années 250-270 (c’est loin tout ça !), l’empereur Claude II trouvait que ses soldats n’étaient pas assez vaillants au combat. Pensant que la principale raison tenait au fait que les Romains ne voulaient pas quitter leurs fiancées ou leurs familles, il décida d’annuler tous les mariages et les fiançailles à Rome. Je ne pouvais pas laisser faire ça ! J’ai donc commencé à marier des couples en secret. L’empereur l’apprit bien vite et me jeta en prison. Voilà pour la première partie de l’histoire. On oublie souvent la deuxième, qui est pourtant plus intéressante, puisqu’elle montre que la défense de l’amour ne peut pas être découplée (c’est le cas de le dire !) de l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ. L’amour sans l’Amour n’a pas de sens, vous comprenez ?

Alors, raconte-nous cette deuxième partie. Que s’est-il passé ?

Deux jours après m’avoir jeté en prison, l’empereur m’a fait comparaître devant son tribunal. Il y avait là plusieurs juges qui m’ont posé plein de questions. Je peux vous dire que je m’en souviens comme si c’était hier. L’un d’eux a commencé par me demander ce que je pensais de Jupiter et de Mercure. Qu’est-ce que je leur ai mis ! Je n’y suis pas allé par quatre chemins : « Ils ont été des misérables et ont passé toute leur vie dans la débauche et dans le crime. » Vous imaginez l’effet que ça a produit ?! L’empereur, lui, était très curieux, je crois qu’il était même touché. Je lui disais ceci : « Croyez en Jésus-Christ, faites-vous baptiser, vous serez sauvé, et dès cette vie vous assurerez la gloire de votre empire et le triomphe de vos armes. »

Tu étais à deux doigts de le convertir…

Mais oui ! A un moment, il a même dit aux autres : « Écoutez la belle doctrine que cet homme nous apprend ». Mais les juges étaient malhonnêtes, orgueilleux et idolâtres. Ils obtinrent que l’interrogatoire fût poursuivi sans l’empereur. Je prie beaucoup, depuis, pour le salut de son âme. Il me rappelle un peu Pilate : même soif, même ambiguïté, même fragilité…Même lâcheté, aussi, il faut bien le dire. La suite l’a prouvé, d’ailleurs.

Comment cela ?

Mon deuxième interrogatoire aurait pu retourner la situation en faveur des chrétiens. Le juge qui m’interrogeait me demanda : « Comment peux-tu dire que Jésus-Christ est la vraie lumière? » Je lui répondis alors : « Il n'est pas seulement la vraie lumière, mais l'unique lumière ». Le juge voulut m’éprouver : « S'il en est ainsi, rends la vue à ma petite fille adoptive, aveugle depuis deux ans; je croirai en Jésus-Christ, et je ferai tout ce que tu voudras. » L'enfant fut amenée. Je lui mis la main sur les yeux et fis cette prière: « O Jésus-Christ, qui êtes la vraie lumière, éclairez cette aveugle. » Et l’enfant vit. Le juge, son père, se convertit alors, avec toute sa famille. Il confesse Jésus-Christ et reçoit bientôt le baptême.

Et l’empereur…

L’empereur fut rapidement averti. Il aurait bien voulu fermer les yeux sur les conversions nouvelles. Sans doute aurait-il fini, lui aussi, par confesser Jésus Christ. Mais il eut peur d’affronter les résistances de sa « bureaucratie », et se soumit. C’était un homme faible, vous savez. Quelques jours plus tard, je fus supplicié, avec d’autres chrétiens de Rome. C’était en l’année 268. Quatre décennies plus tard, en 312, l’empereur Constantin se convertit et l’Empire devenait chrétien. Vous savez ce que disait Tertullien : « Le sang des martyrs est semence de chrétiens. » Croyez-vous que cet adage ne soit plus vrai aujourd’hui ? Je vous exhorte à méditer là-dessus le jour de la Saint Valentin, le jour de ma fête.

 

Découvrez nos autres sites

Celibat.org

Quel projet d’amour pour moi ?

Vivre.org

Servir la vie passionnément !

Mariage.org

Un projet de vie qui se construit à deux pour la vie !

Familles.org

À l’école de l’amour ! Joie, force et fragilité !

Sexualite.org

Un corps pour s’aimer et aimer !

Vocatio.org

L’audace d’une réponse !