MILAN, samedi 2 juin 2012 (ZENIT.org) – Le mariage suppose aujourd’hui, contrairement à d’autres modèles du passé, d’être amoureux, mais pour qu’il dure, cela ne suffit pas : il faut que viennent un « vin meilleur », comme à Cana, qu’interviennent aussi la raison et la volonté, fait observer Benoît XVI.

Serge et Fara viennent de Madagascar, ils sont fiancés depuis quatre ans et étudient en Italie: ils se marieront dès la fin de leurs études. Ils ont demandé au pape Benoît XVI, lors de la veillée de ce 2 juin à Bresso, la signification du mot “toujours”: “un mot qui fait peur” et qui “attire en même temps”, ont-ils confié.

Benoît XVI a rappelé qu’il existe différent types de mariage, par exemple “le mariage coutumier africain”, ou le mariage « occidental » : à la fin du XIXe s. en Europe, “un autre modèle de mariage” dominait la société. C’était “un contrat entre clans par lequel on cherchait à défendre un patrimoine”. Il a pris l’exemple d’un village où il a vécu dans sa jeunesse, témoignant qu’il en était alors encore ainsi.

“Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, le mariage n’est plus fondé sur la volonté des autres, mais c’est un choix libre précédé par le fait de tomber amoureux, et par les fiançailles. Souvent, on pense que l’amour peut en soi garantir le “pour toujours”, qu’il est absolu, mais il n’en est pas ainsi”.

“Etre amoureux, c’est beau, mais ce n’est pas toujours parfait. De même qu’un sentiment n’est pas pour toujours. Le passage des fiançailles au mariage prévoit une série d’expériences intérieure et la raison et la volonté doivent aussi intervenir dans le désir de l’amour.

Depuis le XIXe s., avec l’importance nouvelle donnée à « l’individu », à la « liberté » de la personne, le mariage est fondé sur un « choix personnel », sur le fait d’être amoureux et les fiançailles. On pensait que c’était « le seul modèle juste, garanti par l’amour pour toujours» : « hélas, a constaté le pape, il n’en est pas ainsi ».

« C’est beau d’être amoureux, a-t-il ajouté, mais ce n’est pas perpétuel », de même que le sentiment n’est pas non plus « pour toujours ».

Ce qui manque alors, a-t-il fait observer, c’est le passage du fait d’être amoureux au mariage c’est-à-dire une « décision », une « expérience intérieure » dans laquelle l’amour est « purifié » : c’est toute la personne qui est impliquée, avec ses capacités, et l’amour mûrit grâce à un « discernement » opéré par la « raison » et par la « volonté ».

C’est pourquoi, a-t-il rappelé, dans le rite du mariage, la question posée par l’Eglise est : « Veux-tu ? » « Es-tu décidé ? » « L’amour vrai, implique la raison et la volonté, un chemin de purification, pour qu’il soit plus grand, plus profond, afin que la personne puisse dire : « Oui, c’est cela ma vie ».

Benoît XVI a offert un commentaire très applaudi de l’Evangile des Noces de Cana (Jean 2), comparant le « premier vin » servi aux invités au moment où l’on est amoureux.

Il faut qu’ensuite vienne un « autre vin » : qui ait pu « fermenter », « mûrir », c’est « l’amour définitif », ce « second vin, meilleur que le premier ».

Enfin, le pape a souligné que dans cet engagement, le « moi n’est pas isolé, il y a la communauté, la paroisse, l’Eglise, les amis », une « juste communion de vie avec les autres, avec des familles qui partagent la même expérience, la même vie et la même foi, appuyées les unes sue les autres : c’est très important ».

 

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