Transcription d'une partie du topo "Aimer en vérité" du père Potez sur le fait que depuis le péché originel, l'amour demande des efforts pour atteindre sa plénitude.

Le péché a consisté précisément à vouloir quitter la relation de don réciproque pour s’occuper de soi-même plutôt que de l’autre. Satan a réussi à faire croire à l’Homme et à la Femme que Dieu était un gêneur dans l’Amour. Et qu’il fallait inventer l’amour soi-même, qu’il fallait inventer le bonheur soi-même. Satan a fait croire que les exigences que Dieu proposait à l’Homme, qui étaient en fait des exigences qui lui donnaient d’être lui-même, l’exigence d’un amour échangé, que cette exigence là était une contrainte, et qu’il fallait se libérer de cette contrainte pour inventer soi-même.  

Je dis sans cesse quand je célèbre au mariage : « Est-ce que l’indissolubilité dans laquelle vous vous engagez est une contrainte, du genre ‘’mon Dieu, mon Dieu, on en a pris pour 50 ans, qu’est ce qu’on va faire ?’’ Ou est-ce un don de Dieu ? ». L’indissolubilité est un don de Dieu, Dieu donne à cet amour d’être pour toujours parce que lui peut, parce que lui est tout puissant. Et Satan a réussi à faire croire à l’homme et à la femme, à nos premiers parents, mais finalement à nous c’est la même chose, il a réussi à faire croire que Dieu, que  l’Eglise, que les pères spirituels, que les gens qui disent la morale de l’Eglise sont des gêneurs, que les exigences sont des contraintes au lieu d’être des sources de libération. Une formule qui vaut ce qu’elle vaut, mais c’est pour marquer les esprits : L’Homme et la Femme ont cru qu’ils pouvaient faire l’amour, ils en sont morts. L’amour ne se fait pas, il se reçoit et s’échange, se transmet et s’est alors qu’il porte la vie, c’est alors qu’il est fécond, c’est alors qu’il est  réellement à l’image de Dieu.

Non, l’amour ne se fait pas, on reçoit l’amour pour l’échanger, pour le transmettre à travers des gestes d’amour. On est dans le péché, le sentiment s’est emballé. Forcément la force qui nous tirait vers le haut, la force qui nous emportait vers en haut, nous l’avons quitté. Tout s’est emballé ! Toute notre personne qui est unifiée par l’amour, par cette force qui vient de Dieu, qui retourne à Dieu et qui nous traverse  pour aller vers Lui, on a mit un isolant, et ben c’est le foutoir en nous. Qu’est ce qui s’est passé ? Le sentiment s’est emballé, c'est-à-dire que le sentiment s’est déconnecté de l’amour, la jouissance s’est déconnectée de l’amour, elle a été déconnectée du don. Au lieu que la jouissance soit le fruit du don authentique, elle a été recherchée pour elle-même. Alors s’est foutu !

Dans un monde comme le notre où on a systématiquement déraciné les piquets, les valeurs morales, les exigences morales de l’amour, enlever tous les poteaux indicateurs, chacun fait son bien et son mal comme il veut, chacun invente sa morale comme il veut, chacun fait ce qu’il veut comme il a envie. Ce qui est extraordinaire, c’est que dans ce monde où on a supprimé des repères moraux, on n’a jamais été aussi culpabilisé qu’aujourd’hui. Quel poids d’angoisse et de culpabilité on constate dans les coeurs ! Vous savez, les prêtres en font l’expérience tous les jours au travers de la confession! Un coeur qui vient s’ouvrir pour dire cette difficulté, cette peine à aimer. Mais pourquoi ? Pourquoi Satan alors qu’il nous a promis qu’on serait comme des dieux à inventer la vie, pourquoi la vie s’est retournée ? Mais parce que c’est Dieu qui est la vie ! Si je quitte Dieu, je quitte la Vie et si je quitte la vie, je crève ! Et Adam et Eve quand ils ont péché et que Dieu est venu se promener, prendre un petit frais avec eux, ils se sont planqués dans le buisson parce qu’ils ont eu peur. La peur est entrée dans le monde avec le péché! Pas la crainte de Dieu, la peur. J’ai peur de rater ma vie, j’ai peur d’être tout seul, j’ai peur de ne pas aimer, j’ai peur de ne pas aimer comme il faut, j’ai peur de ne pas être comme il faut, j’ai peur, j’ai peur, j’ai peur ! Notre monde est angoissé, il est affreusement angoissé. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que Satan a réussi à glisser dans nos coeurs la peur de Dieu au lieu de la crainte de Dieu qui est une crainte l’Amour. Au lieu d’accueillir l’Amour de Dieu pour le transmettre et pour l’échanger dans un face à face, on a cherché à faire ça tout seul. Résultat : on s’est retourné sur nous même comme Adam et Eve, on a découvert cette nudité honteuse, on a découvert qu’on était rien, qu’on était rien, qu’on était incapable sans Dieu, qu’on est incapable d’aimer.  Puisque Dieu est amour, comment voulez vous aimer sans amour ?

C’est pourtant ce qu’on essaye de faire. L’amour est devenu difficile, l’amour est devenu ardu. L’amour est devenu le fruit d’un effort constant. L’effort ? S’est de s’oublier soi-même, de se renoncer à soi-même pour se donner, pour se redonner. Impossible sans Dieu impossible en dehors de la grâce de Dieu. J’aime bien cette formule : « l’Amour vaut aujourd’hui ce qu’il me coûte ». Un amour qui ne m’a rien coûté, c’est un amour qui n’a pas beaucoup de valeur. C’est une lapalissade ! Un amour qui vaut cher c’est un trésor, pierre précieuse. Qu’est ce que le prix que je vais mettre pour l’amour ? C’est l’effort que je vais faire pour renoncer à moi-même, pour donner quand même, pour renoncer à ce que j’aurai pu prendre pour  donner, alors l’amour redevient un échange où celui qui est l’objet de mon amour c’est l’autre et non pas moi.

Mère Térésa a une formule fulgurante : on est vraiment soi-même dans l’oubli de soi-même. Et c’est pourquoi aujourd’hui l’amour se prépare, se gagne, se travail, l’amour exige une longue préparation. Cette communion d’amour entre un homme et une femme : image de l’amour qui est en Dieu, image de ce que je découvrirai un jour : l’amour nécessite une longue préparation.

Quand les américains et les russes veulent faire un rendez vous spatial. Le problème du rendez vous spatial ce n’est pas de faire s’emboîter trois boulons, ça n’importe quel couillon est capable de le faire sur la terre : il faut que les équipe au sol parle la même langue, il faut que les ordinateurs soit compatibles, il faut que les trajectoires soit concourantes, il faut, il faut, il faut… ça demande du travail, ça demande de l’argent, ça demande un effort : alors le rendez vous pourra se faire dans l’espace. S’envoyez en l’air dans l’espace ce n’est pas si facile. Ca demande un effort, une longue préparation et on voudrait aujourd’hui que ce soit tout de suite, comme ça en claquant des doigts. Et après on pleure. Le plaisir se paye après. La joie se paye avant.

Oh c’est facile d’avoir une soirée de plaisir : il suffit de se laisser faire selon ses envies ; il suffit de trouver un « partenaire » mais c’est facile. Mais bonjour la gueule de bois le lendemain matin. Si ça n’a duré qu’un soir on pourra encore se récupérer. Mais la gueule de bois quand ça a duré 6 mois, 1 an, 3 ans, 15 ans, la gueule de bois est en forme de vie brisée, de vie cassée. On croyait pouvoir faire une rencontre mais cette rencontre on ne l’avait pas préparée. Alors ce sont les plus fragiles qui trinquent, ce sont les plus faibles : ce sont les enfants qui sont le fruit d’un amour parce que Dieu a répondu à la nature humaine. Mais des enfants qui en réalité n’était pas le fruit d’un amour, mais qui était, pardonnez moi l’expression, comme un accident, quelque chose qui était en « plus ».

L’amour se prépare. Un jour vous serez à ce jour où si Dieu vous appel à cette vocation magnifique, où vous vous donnerez définitivement. Jules voulez vous prendre pour épouse Julie pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves tout au long de votre vie ? Oui. Et vous Julie voulez vous prendre pour époux Jules pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves tout au long de votre vie. Oui. Au nom du Seigneur je vous bénis et je vous déclare unis par le Seigneur dans le mariage. C’est  extraordinaire un homme mûr, un homme qui sait ce qui veut, un homme qui dit oui : c’est un homme qui devient libre.

Une jeune fille qui se donne tout entière, qui répond toute entière à cet amour, elle devient libre car elle dit « Oui ». Mais si je demande « Jules voulez-vous prendre pour épouse Julie » et qu’il me répond « Oui j’ai envie, j’ai envie »…Oh va falloir encore attendre un petit peu, vous n’êtes pas encore près : il faut passer de l’envie au désir. Il faut travailler votre coeur pour retourner cette envie en désir de don.

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